En juin 1969, la France élit un président érudit, volontaire, sensible à son époque et féru d'art contemporain. Habitant non loin dans le Marais, il passe et repasse avec sa femme Claude, sur le plateau Beaubourg. Un grand parking occupe encore l'espace laissé vide par un quartier insalubre, rasé dans les années 30.
C'est Le Corbusier qui fut un temps pressenti pour créer un musée de XXème siècle. Celui-ci propose alors son concept en escargot de "Musée à Croissance illimitée" que l'on pourrait installer au Palais Royal (sic) ou à Nanterre. Mais il meurt en 1965. Arrivé au pouvoir, Georges Pompidou affirme sa volonté d'offrir à la France un grand musée interdisciplinaire d'un nouveau genre.
Le départ des Halles vers Rungis en mars 1969, la destruction programmée de l'îlot Saint-Martin et le plateau Beaubourg, vide depuis 30 ans, vont lui permettre de transformer le cœur de Paris. C'est ainsi qu'un concours international est lancé. 681 architectes du monde entier vont répondre. C'est le projet de deux jeunes utopistes de 30 ans à peine, un anglais et un italien, qui sera retenu.
Le concours était anonyme, le Président, doté d'un instinct visionnaire, fit confiance aux membres du jury. Le célèbre ingénieur Jean Prouvé compris l'incroyable potentiel qu'offrait un bâtiment dont les immenses plateaux sont libres de toutes contraintes : ni poteaux ni murs. L'américain Philip Johnson, auteur de gratte-ciels, reconnu la force révolutionnaire de l'image de ce bâtiment, en rupture totale avec l'apparence du Paris haussmannien et historique. Le brésilien Oscar Niemeyer, amateur de courbe et de sensualité, décela la puissance poétique de cette architecture sans fard.
C'est Le Corbusier qui fut un temps pressenti pour créer un musée de XXème siècle. Celui-ci propose alors son concept en escargot de "Musée à Croissance illimitée" que l'on pourrait installer au Palais Royal (sic) ou à Nanterre. Mais il meurt en 1965. Arrivé au pouvoir, Georges Pompidou affirme sa volonté d'offrir à la France un grand musée interdisciplinaire d'un nouveau genre.
Le départ des Halles vers Rungis en mars 1969, la destruction programmée de l'îlot Saint-Martin et le plateau Beaubourg, vide depuis 30 ans, vont lui permettre de transformer le cœur de Paris. C'est ainsi qu'un concours international est lancé. 681 architectes du monde entier vont répondre. C'est le projet de deux jeunes utopistes de 30 ans à peine, un anglais et un italien, qui sera retenu.
Le concours était anonyme, le Président, doté d'un instinct visionnaire, fit confiance aux membres du jury. Le célèbre ingénieur Jean Prouvé compris l'incroyable potentiel qu'offrait un bâtiment dont les immenses plateaux sont libres de toutes contraintes : ni poteaux ni murs. L'américain Philip Johnson, auteur de gratte-ciels, reconnu la force révolutionnaire de l'image de ce bâtiment, en rupture totale avec l'apparence du Paris haussmannien et historique. Le brésilien Oscar Niemeyer, amateur de courbe et de sensualité, décela la puissance poétique de cette architecture sans fard.
C'est ainsi que Richard Rogers et Renzo Piano, deux architectes aujourd'hui mondialement reconnus, vont percer le plafond parisien avec un bâtiment coloré qui domine l'horizon de toits de zinc si caractéristique de la ville de Paris aux dominantes beiges et grises. Ce projet est aussi le seul qui libère la moitié de la parcelle et offre aux parisiens une place en pente douce à l'esprit italien. On dit que Renzo Piano s'est inspiré de la Piazza del Campo de Sienne.
Image ci-dessus: carte postale du promoteur Cogedim vantant l'investissement dans les logements du "Quartier de l'Horloge" à Paris 3e. Illustration E. Glushak. Source : archipostcard.
Qu'en est-t-il aujourd'hui?
Véritable emblème du quartier Beaubourg, situé entre le Marais festif et les Halles commerçantes, le Centre Pompidou est un lieu effervescent dédié à la culture sous tous ses supports : littérature, presse (BPI), musique (IRCAM) , cinéma, art plastique, etc.
Avec plus de 120 millions de visiteurs depuis son ouverture et plus de 120.000 œuvres conservées le Centre Pompidou se place parmi les plus grands musées d'art mondiaux. Cette réussite, jamais démentie, a non seulement offert une vitrine et un lieu d'échange autour de la création sous toutes ses formes, mais elle a aussi inspiré d'autres présidents.
Les architectes, en fins observateurs de la géographie urbaine, ont volontairement mis les voitures et les cars en sous-sol. Ils ont ainsi pu créer une nouvelle place en plein cœur de Paris pour accueillir les visiteurs du musée et baigner de lumière naturelle le grand hall ouvert sur cet espace. Les passants de la rue Saint-Merri sont mis en contact avec l'une des plus belles galeries du monde dont les grandes baies vitrées sont ouvertes sur la fontaine Stravinsky de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle.
Les escaliers roulants qui grimpent telle une chenille le long de la façade ouest, emmènent les visiteurs vers un point de vue unique de l'Île de la Cité au Sacré Cœur.
Avec plus de 120 millions de visiteurs depuis son ouverture et plus de 120.000 œuvres conservées le Centre Pompidou se place parmi les plus grands musées d'art mondiaux. Cette réussite, jamais démentie, a non seulement offert une vitrine et un lieu d'échange autour de la création sous toutes ses formes, mais elle a aussi inspiré d'autres présidents.
Les architectes, en fins observateurs de la géographie urbaine, ont volontairement mis les voitures et les cars en sous-sol. Ils ont ainsi pu créer une nouvelle place en plein cœur de Paris pour accueillir les visiteurs du musée et baigner de lumière naturelle le grand hall ouvert sur cet espace. Les passants de la rue Saint-Merri sont mis en contact avec l'une des plus belles galeries du monde dont les grandes baies vitrées sont ouvertes sur la fontaine Stravinsky de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle.
Les escaliers roulants qui grimpent telle une chenille le long de la façade ouest, emmènent les visiteurs vers un point de vue unique de l'Île de la Cité au Sacré Cœur.
Le Centre Pompidou et le quartier de Beaubourg, une intégration inachevée.
Le Grand Assistant de Max Ernst, perché sur son socle de granit, accueil à bras ouvert les passants, à moins qu'il ne barre la route avec son air triste ? La présence de l'art s'arrête en tout cas brutalement et les 2 hectares du Quartier de l'Horloge sont une dalle bien austère et minérale.
Aujourd'hui, les riverains ne fréquentent pas plus le Centre Pompidou que d'autres institutions parisiennes. Il y a aussi très peu de contacts avec l'administration du musée qui s'est installée dans un immeuble de 6600 m2 dans le quartier mitoyen de l'Horloge. Autrefois, le Centre Pompidou était plus ouvert sur son environnement grâce à une poste et à l'accès libre aux escaliers roulants. Si le Centre Pompidou a su séduire un public national et international il est très peu ouvert sur son quartier.
Les projets des habitants pour revitaliser le Quartier de l'Horloge ne manquent pas : un jardin partagé, un mur végétal, un kiosque citoyen, des ruches. Et pourquoi pas un projet avec le Centre Pompidou? Ce forum d'échange d'idées et de propositions, toujours en phase avec son époque.
Le Centre Pompidou a 40 ans et encore pleins de projets.
Ecoutez une émission radiophonique du 17 juillet 1973 et retrouvez l'ambiance du chantier du Centre Pompidou.
Les après-midi de France Culture - Le plateau Beaubourg
Les après-midi de France Culture - Le plateau Beaubourg
20 minutes - culture
Journées de l’architecture 2019 :
Pourquoi le Centre Pompidou incarne toujours le bâtiment contemporain par excellence ?
C'EST MOCHE. Lors de sa construction dans les années 1970, le Centre Pompidou n’a pas été épargné par les critiques.
Il est aujourd’hui le centre nerveux d’un quartier parisien dynamique.
Retrouvez l'article complet de Mathilde Loire Publié le 18/10/19 sur 20minutes.fr
Pourquoi le Centre Pompidou incarne toujours le bâtiment contemporain par excellence ?
C'EST MOCHE. Lors de sa construction dans les années 1970, le Centre Pompidou n’a pas été épargné par les critiques.
Il est aujourd’hui le centre nerveux d’un quartier parisien dynamique.
Son architecture hors du commun est d’autant plus appréciée que sa construction a engendré un quartier dynamique. « Les gens ont conscience que le projet a permis une aventure dans la ville. On ne peut plus dissocier Beaubourg de son environnement urbain, affirme Michel Micheau. C’est un bâtiment exceptionnel, qui fait battre le cœur de Paris. Dans le réseau de rues autour, des mondes se côtoient, autour d’une architecture qui ne vieillit pas. »
Plus de 40 ans après sa conception, le Centre Pompidou reste un bâtiment à part. Il fait « partie des meubles » pour ses riverains, reste une destination incontournable pour les touristes. Pour Abdelkader Damani, « Le Centre Pompidou c’est le seul bâtiment parisien que l’on "voit" encore, qui étonne. Les autres sont entrés dans le paysage. Même 30 ans après, le Centre Pompidou est toujours une surprise. »
Retrouvez l'article complet de Mathilde Loire Publié le 18/10/19 sur 20minutes.fr