Le titulaire du Premier Grand Prix de Rome en 1960, et architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, reste modeste et n’évoque pas ces titres pour évoquer sa longue carrière. Il fait référence à Sebastiano Serlio, l’architecte italien de la renaissance, pour illustrer sa vision d’un architecte généraliste qui est tout à la fois. L’architecture et l’urbanisme ne font qu’un. L’architecte est un ‘‘apprenti sorcier’’ qui manipule des concepts spatiaux, humains et statiques. ‘‘C’est l’espace entre les volumes qui m’intéresse’’.
En rupture avec l’urbanisme fonctionnel des années 70, il propose des solutions urbaines qui prennent en compte le tissu urbain traditionnel. ‘‘Une ville se refait sur elle-même’’. Aux côtés de Michel Ragon, il fut membre actif du GIAP (Groupe international d'architecture prospective).
Le Quartier de l’Horloge a occupé, pendant 13 ans, au moins une personne de son cabinet d’architecture qui a compté jusqu’à 45 employés. La conception s’est faite au fil de l’eau et des opportunités avec de nombreux rebondissements. C’est Françoise Giroux, alors Secrétaire d'Etat à la culture, qui, lors de l’inauguration du Centre Pompidou en 1977 demanda la conservation des façades sur la rue Rambuteau. Mais il était trop tard. Jean-Claude Bernard dû alors redessiner personnellement la façade sur la Piazza. Afin de lui donner un caractère parisien, il choisit d’alterner pierre et enduits, et de donner à chaque appartement sa propre façade. C’est ainsi qu’est née la plus belle vue du Quartier de l’Horloge.
En rupture avec l’urbanisme fonctionnel des années 70, il propose des solutions urbaines qui prennent en compte le tissu urbain traditionnel. ‘‘Une ville se refait sur elle-même’’. Aux côtés de Michel Ragon, il fut membre actif du GIAP (Groupe international d'architecture prospective).
Le Quartier de l’Horloge a occupé, pendant 13 ans, au moins une personne de son cabinet d’architecture qui a compté jusqu’à 45 employés. La conception s’est faite au fil de l’eau et des opportunités avec de nombreux rebondissements. C’est Françoise Giroux, alors Secrétaire d'Etat à la culture, qui, lors de l’inauguration du Centre Pompidou en 1977 demanda la conservation des façades sur la rue Rambuteau. Mais il était trop tard. Jean-Claude Bernard dû alors redessiner personnellement la façade sur la Piazza. Afin de lui donner un caractère parisien, il choisit d’alterner pierre et enduits, et de donner à chaque appartement sa propre façade. C’est ainsi qu’est née la plus belle vue du Quartier de l’Horloge.
L'architecte devant la maquette installée dans le chantier. Extrait de "Metro Rambuteau" de Marc Petitjean, film de 1980
Le mémoire écrit à la Villa Médicis, "Essais pour une ville totale", vaste projet d’une ville pour 600 000 habitants a-t-il influencé la conception du Quartier de l'Horloge? ‘‘Formellement non, intellectuellement oui. Plus qu’un manifeste, ce travail était une thèse dessinée.’’
Empathique, Jean-Claude Bernard est un homme d’action, plus à l’aise avec le dessin et les maquettes qu’avec les mots. Mais c’est surtout la rencontre de deux hommes, et une entente hors pair, qui a façonné l’image et l’organisation de l’ensemble immobilier. Jean-François Leroux, directeur de projet à la COGEDIM, et Jean-Claude Bernard ont travaillé d’arrache-pied pour défendre la réalisation d’un quartier de qualité.
Promoteur, pouvoirs publics et associations ont conçu ensemble le projet. Il fallut tout d’abord un consensus sur le périmètre du projet de réhabilitation des îlots insalubres. Un premier projet de l’architecte Jacques André Bertrand, une série de petites tours sur une dalle en béton, sera finalement abandonné au profit d’un quartier à l’échelle parisienne en contact avec le sol. Il fallait très vite une esquisse. Elle a été dessinée pendant l’été 1970. C’est l’époque des dalles avec des tours. Mais Jean-Claude Bernard, à l’abri des modes, propose un projet, qui n’est pas dans l’air du temps, avec un véritable ‘‘travail au sol’’ : des places, des rues, une cuvette pour amener de la lumière au centre. Il aime les ballades dans l’espace, sa vision de la ville est romantique. Il garde le souvenir, de son séjour à la Villa Médicis à Rome, du mélange des époques et des couleurs qui embellissent la ville. Le coloriste Jean-Philippe Lenclos sera engagé pour travailler sur le concept des teintes et coloris des façades.
La genèse du projet, qui s’inscrit dans la réhabilitation ayant suivi le déménagement des Halles à Rungis, est assez originale puisqu’une association, constituée en 1967, sera très impliquée dans la programmation architecturale. La Ville de Paris et le Préfet les encouragent à travailler avec un promoteur. M. Maurice Wainer, excellent négociateur, défend alors avec force les intérêts des bonnetiers. Leurs commerces, petits, bénéficient de showrooms, moyens, et de stockage, très grands. C’est ainsi que le centre commercial du Quartier de l’Horloge est né ! Des petits magasins avec de très grands sous-sols. Malheureusement les coûts trop élevés des locaux construits ont chassé ces commerçants et aucun bail ne garantissait les obligations des uns et des autres. AS ECO, un supermarché ouvert 24 heures sur 24, fut le premier à s’installer dans la galerie marchande.
Les habitants de cet îlot insalubre sont en partie relogés, par le bailleur social 3F, dans le premier immeuble construit en 1973, sur le seul terrain disponible, au 7-9 rue du Grenier Saint-Lazare.
La Ville de Paris demanda des équipements. Une crèche et une école maternelle ont donc complété l’ensemble. Le programme du Quartier de l’Horloge est très dense. Il faut trouver des astuces. Une cour d’école sur un toit, un passage couvert…
L’architecte aime jouer avec les différences de niveaux, les gens doivent pouvoir circuler partout. Aujourd’hui il regrette les animations qui apportaient de la vie, comme le grand thermomètre, l’horloge animée, le banc, les fontaines. L’ensemble immobilier s’est aseptisé avec le temps.
Est-il déçu du beige parisien qui a peu à peu remplacé les magnifiques enduits à la chaux dans les tons ocres ? ‘‘Non, car la ville doit pouvoir évoluer, il était d’ailleurs prévu dans le cahier des charges la possibilité de rajouts.’’
Jean-Claude Bernard est animé de cet ‘‘esprit de liberté’’. Il faut pouvoir ‘‘accaparer l’espace de manière sauvage. J’aime l’intervention du hasard. C’est ça la vie’’.
Empathique, Jean-Claude Bernard est un homme d’action, plus à l’aise avec le dessin et les maquettes qu’avec les mots. Mais c’est surtout la rencontre de deux hommes, et une entente hors pair, qui a façonné l’image et l’organisation de l’ensemble immobilier. Jean-François Leroux, directeur de projet à la COGEDIM, et Jean-Claude Bernard ont travaillé d’arrache-pied pour défendre la réalisation d’un quartier de qualité.
Promoteur, pouvoirs publics et associations ont conçu ensemble le projet. Il fallut tout d’abord un consensus sur le périmètre du projet de réhabilitation des îlots insalubres. Un premier projet de l’architecte Jacques André Bertrand, une série de petites tours sur une dalle en béton, sera finalement abandonné au profit d’un quartier à l’échelle parisienne en contact avec le sol. Il fallait très vite une esquisse. Elle a été dessinée pendant l’été 1970. C’est l’époque des dalles avec des tours. Mais Jean-Claude Bernard, à l’abri des modes, propose un projet, qui n’est pas dans l’air du temps, avec un véritable ‘‘travail au sol’’ : des places, des rues, une cuvette pour amener de la lumière au centre. Il aime les ballades dans l’espace, sa vision de la ville est romantique. Il garde le souvenir, de son séjour à la Villa Médicis à Rome, du mélange des époques et des couleurs qui embellissent la ville. Le coloriste Jean-Philippe Lenclos sera engagé pour travailler sur le concept des teintes et coloris des façades.
La genèse du projet, qui s’inscrit dans la réhabilitation ayant suivi le déménagement des Halles à Rungis, est assez originale puisqu’une association, constituée en 1967, sera très impliquée dans la programmation architecturale. La Ville de Paris et le Préfet les encouragent à travailler avec un promoteur. M. Maurice Wainer, excellent négociateur, défend alors avec force les intérêts des bonnetiers. Leurs commerces, petits, bénéficient de showrooms, moyens, et de stockage, très grands. C’est ainsi que le centre commercial du Quartier de l’Horloge est né ! Des petits magasins avec de très grands sous-sols. Malheureusement les coûts trop élevés des locaux construits ont chassé ces commerçants et aucun bail ne garantissait les obligations des uns et des autres. AS ECO, un supermarché ouvert 24 heures sur 24, fut le premier à s’installer dans la galerie marchande.
Les habitants de cet îlot insalubre sont en partie relogés, par le bailleur social 3F, dans le premier immeuble construit en 1973, sur le seul terrain disponible, au 7-9 rue du Grenier Saint-Lazare.
La Ville de Paris demanda des équipements. Une crèche et une école maternelle ont donc complété l’ensemble. Le programme du Quartier de l’Horloge est très dense. Il faut trouver des astuces. Une cour d’école sur un toit, un passage couvert…
L’architecte aime jouer avec les différences de niveaux, les gens doivent pouvoir circuler partout. Aujourd’hui il regrette les animations qui apportaient de la vie, comme le grand thermomètre, l’horloge animée, le banc, les fontaines. L’ensemble immobilier s’est aseptisé avec le temps.
Est-il déçu du beige parisien qui a peu à peu remplacé les magnifiques enduits à la chaux dans les tons ocres ? ‘‘Non, car la ville doit pouvoir évoluer, il était d’ailleurs prévu dans le cahier des charges la possibilité de rajouts.’’
Jean-Claude Bernard est animé de cet ‘‘esprit de liberté’’. Il faut pouvoir ‘‘accaparer l’espace de manière sauvage. J’aime l’intervention du hasard. C’est ça la vie’’.
Si vous avez aimé cet article lisez aussi:
Jean-Claude Bernard, du concept de la ville totale au Quartier de l'Horloge
De l'utopie du concept architectural à la promotion immobilière.
Jean-Claude Bernard, du concept de la ville totale au Quartier de l'Horloge
De l'utopie du concept architectural à la promotion immobilière.
Téléchargez cet article.